Le Népal est un pays qui incarne à lui seul l’essence même de la randonnée, de l’aventure. Niché entre l’Inde et la Chine, le Népal s’étend le long de la chaîne de l’Himalaya. Huit des quatorze sommets de plus de 8000m s’y situe notamment le plus connu, l’Everest (8848m) mais également l’Annapurna (8091m). L’Annupurna est niché au cœur de son massif éponyme ; on y compte six sommets principaux, tous à plus de 7000m. C’est autour de ce massif que se réalise le trek du Tour des Annapurnas.
D’une durée de 10/12 jours (pour le tour complet), le trek évolue entre 900m et 5416m avec le passage du fameux col de Thorong. C’est un incontournable pour toute personne aimant la randonnée et les grands espaces. On passe des rizières aux hauts sommets himalayens en prenant le temps de découvrir le pays.
Ce trek est le premier que j’ai réalisé, en 2012. Malheureusement à l’époque je ne tenais pas les carnets qui me servent aujourd’hui à garder une trace des impressions, des souvenirs accumulés sur le chemin, ce retour sera donc un récit allégé principalement basé sur les photos prises durant le voyage. De plus à l’époque je souhaitais découvrir « sereinement » cette pratique et ne pas avoir à me compliqué la vie à tout organiser (ce qui est dommage avec le recul), j’étais donc passé par un organisme pour ce trek mais cela ne dénature en rien les paysages et l’expérience.
Katmandou
Katmandou est le passage obligatoire pour le début du voyage. La ville est régulièrement desservie par avion en provenance de l’Inde ou des Emirats. Nous sommes passé par Abu Dhabi de notre côté pour un voyage relativement long (6h d’escale) mais c’était l’occasion de découvrir les autres membres du groupe.
Katmandou est une ville ancrée dans l’imaginaire notamment avec le mouvement hippie dans les années 60. C’est aujourd’hui agglomération forte de plus de 800000 habitants. L’expérience en ville est complète en terme de sensation : la vue, l’ouïe, l’odorat, tout est stimulé. Katmandou est une véritable fourmilière.
La ville est riche en monuments, religieux notamment, et en histoire. On notera en particulier Durbar Square et Swayambunath qui ont malheureusement été partiellement détruit durant le tremblement de terre de 2015.
Première Partie du Trek : les Basses Altitudes
Le début du trek du Tour des Annapurnas se situe vers Besisahar. Six heures de bus sur des routes de montagne avec le style de conduite népalais… une expérience en soit.
Toute la première partie du trek se fait dans les rizières. Nous sommes à 1000m d’altitude il fait bon et beau. Le chemin, bien balisé, évolue de village en village dans un superbe décor, il y a beaucoup de monuments religieux le long de la route notamment les fameux chorten qui faut toujours passer par la gauche.
Ngadi (950 m), Jagat (1310 m), Dharapani (2000 m), Chame (2700 m), Pisang (3200m), le chemin monte tranquillement. Les étapes sont bien proportionnées et laissent le temps de s’acclimater.
Les références en terme d’altitude sont à revoir en comparaison aux Alpes. Ici pas de neige ou de paysage minéral à 3000m, on trouve encore pas mal d’arbre (des conifères surtout).
Deuxième Partie du Trek : la Haute Altitude
L’altitude commence à se faire ressentir doucement dès 2500-3000m mais c’est à 4000m que j’ai commencé à vraiment en ressentir les effets. Ça a commencé par un léger mal de tête mais celui-ci s’est amplifié au fur et à mesure. Le cœur bat vite constamment, même en dormant, ce qui fatigue. J’ai commencé à ressentir une légère perte d’appétit mais ça allait encore. Renseignez vous bien sur le Mal des Montagnes avant de partir car il faut savoir quoi faire si on est touché.
Le paysage quand à lui devenait de plus en plus sec et la végétation rare et clairsemée. Nous avons effectué un jour de pause à Manang pour s’acclimater. La ville est sympa, il y a des randonnées à la journée à faire ou une boulangerie/pâtisserie pour refaire le plein d’énergie ; vous pourrez même aller voir un film dans le mini cinéma local. En tous cas cette pause a fait du bien.
Au dessus de 4000m on se retrouve dans un environnement vraiment montagnard accompagné de températures de plus en plus fraîches et de neige parfois. Les Dzos, des hybrides yak, vache, font leur apparition également. Les villages à ces altitudes sont principalement constitués de maison en pierre sèches « typique » de ce que l’on peut également voir au Tibet, nous visiterons également quelques temples bouddhistes sur la route mettant en avant la forte spiritualité des populations locales.
Les deux jours avant le col seront durs du fait de l’altitude. On commence également tous à en avoir du Dal bhat c’est à dire du riz/lentille qu’on mange tous les jours. Le soir il fait vraiment froid dans les refuges mais la perspective du passage du col nous motive.
La dernière montée se fait dans la neige mais ça passe pas trop mal le jour de l’attaque. Il reste quelques centaines de mètres de dénivelé que l’on avale tout doucement. Le coeur bat très fort dans la poitrine, chaque pas demande beaucoup d’effort (même si l’on est pas si haut que ça en définitive).
5000m… encore 416m. La pente est douce cela facilite la montée. Des népalais surchargés nous dépassent sans difficultés nous renvoyant à notre petite condition. Les paysages sont beaux, on ressent la force de l’Himalaya ; nous sommes entourés par des pics à plus de 6000, 7000 ou 8000m.
Après ces efforts nous arrivons enfin au col. Toute la fatigue se dissipe pour laisser place à la joie d’y être. On en parlait depuis l’aéroport il y a maintenant plus d’une semaine. Nous faisons la pause photo classique devant la balise à 5416m ! Un joli moment partagé avec le groupe.
Dernière Partie du Trek : Redescente et Retour
Une fois le col atteint nous attaquons la descente. Le paysage change immédiatement, c’est beaucoup plus aride. En effet les nuages sont arrêtés de l’autre côté de la montagne, ici pas de pluie…
Le chemin nous mène vers Muktinath, haut lieu de pèlerinage Hindous et Bouddhiste. Nous prenons le temps de visiter le temple avant de nous installer pour la nuit dans une guest house. Nous fêterons notre passage du col à base de « Mustang Brandy » avec nos guides locaux. Une super soirée …
Nous continuerons notre route jusqu’à Jomoson au travers de ces contrées arides et poussiéreuse. Beaucoup de vent et sable dans les yeux.
Le « véritable » Tour des Annapurnas continu encore pour quelques jours mais nous nous arrêterons là. Retour à Katmandou mais avant cela nous rejoignons Pokhara par avion pour une petite journée de visite, notamment d’un temple au milieu du lac. La ville est très sympa j’aurai aimé y passer plus de temps.
Nous passerons le dernier jour à Katmandou à visiter la ville et notamment Durbar Square. Cette ville vaut vraiment le coup d’être visitée et d’y passer un peu de temps.
Conclusions
C’est déjà la fin du voyage et le retour en France. Le Népal aura tenu ses promesses en nous offrant des paysages magnifiques et le contact avec une culture riche. Le Tour des Annapurnas est parfait pour abordé les longs treks. La difficulté physique est modérée et constante, seule l’altitude peut s’avérer un peu compliquée à gérer. J’étais passé par une agence comme c’était ma première grande randonnée mais ce trek est totalement réalisable seul, il faut juste bien gérer les quelques formalités administratives.
Petit point négatif : une route est en train d’être construite vers le col, c’est donc maintenant qu’il faut y aller avant que la route soit finie (si ce n’est pas déjà le cas) et que des flots de touristes débarquent en 4×4…
Le Népal recèle une infinité de possibilités de treks et de randonnées, notons en particulier le trek du camp de base de l’Everest (un grand classique) ou le tour du Manaslu (plus sauvage). Je ne sais pas encore quand mais je suis sûr d’y retourner…