14jours
de beauté
300km
au nord du Cercle Polaire
4plages
perdus au bout du monde
3sommets
à couper le souffle
Voilà plus d’un an que nous patientions pour retourner en Norvège et surtout partir aux Îles Lofoten. Pourquoi ici en particulier ? Parce que les Îles Lofoten sont un joyau d’une beauté unique niché au nord du Cercle Polaire Arctique. Imaginez les Alpes mais avec les pieds dans l’eau. Vous êtes le matin en bord de mer et l’après-midi en montagne. Les Lofoten sont uniques et magiques.
Où sont-elles précisément ?
Situées entre le 67° et le 69°N, les Lofoten sont à 300km au nord du Cercle Polaire Arctique, l’archipel s’étend sur 150km dans l’Atlantique Nord. Bien qu’au delà du Cercle Polaire, les Lofoten jouissent d’un climat relativement doux étant donné la latitude. Cela est rendu possible grâce au Gulfstream qui baigne les îles.
L’archipel est constitué de sept îles principales (d’est en ouest) : Austvågøya, Gimsøya, Vestvågøya, Flakstadøya, Moskenesøya, Værøy, Røstlandet. Les populations (environ 24000 habitants) se concentrent le long du littoral étant donné que le centre des îles est en général très montagneux.
Il est facile de parcourir l’archipel en voiture grâce à l’E10 qui relie les différentes îles par des ponts ou des tunnels. Pour les personnes pressées la traversée peut se faire depuis Moskenes jusqu’à Svolvaer en quelques heures mais quel dommage de ne pas prendre le temps de découvrir les Lofoten plus longuement. C’est pour cela que nous avons choisi de « vivre » les îles à pied afin de s’y immerger le plus possible.
Notre projet était le suivant : arrivé à Svolvaer depuis Bodø et descendre les îles Lofoten à pied jusqu’à Moskenes. Entre les deux se laisser vivre au grès de la météo et des envies.
Comment se rendre aux Îles Lofoten ?
Il y a de nombreuses possibilités pour se rendre aux Lofoten :
- en voiture : la porte d’entrée des Lofoten se situe au niveau de Svolvaer sur l’E10. On peut également arriver aux Lofoten par Moskenes en ferry depuis Bodø. Lorsque nous y étions, nous avons croisé pas mal de personnes en van faisant un tour de la Scandinavie, entrant aux Lofoten par Svolvaer et repartant par Bodø pour poursuivre vers le sud ensuite.
- en ferry depuis Bodø : il existe plusieurs lignes qui partent de Bodø ayant pour direction Moskenes, Svolvaer (ExpressBoat) ou Stamsund.
- en avion : il y a deux petits aéroports sur l’archipel : Svolvaer et Leknes. Il existe plusieurs vols quotidien partant principalement de Bodø.
Vous l’aurez compris beaucoup des points d’entrées passent par Bodø. Cette petite ville est accessible par avion, voiture ou train. Elle est même sur la route des hurtigruten.
Pour ce qui est de notre voyage nous avons pris l’option suivante :
- Avion jusqu’à Oslo (Gardenmoen)
- Train entre Oslo et Bodø
- Ferry Express Boat entre Bodø et Svolvaer
Pourquoi prendre le train alors que le trajet dure 17h? Et bien premier point, si l’on considérait le trajet complet Paris → Svolvaer prendre le train ou bien faire un vol jusqu’à Bodø ne nous faisait pas perdre de temps car les horaires des avions nous faisaient rater le ferry. On économisait une nuit d’hôtel au passage. Ensuite le voyage en train permet de prendre le temps de s’imprégner de l’ambiance et surtout de parcourir la Norvège du sud au nord pour en admirer les paysages. Autre côté plaisant : les trains norvégiens sont très confortables (et abordable en prix) notamment le train couchette entre Tromsø et Bodø dans lequel nous avions réservé une cabine avec deux couchettes, lavabo, …
Concernant Bodø, la ville est sympathique et plus active que nous l’avions pensé. On y trouve de bons restaurants.
Premier Jour : de Svolvaer à l'Olderjforden
Nous y voilà enfin! Nous sommes à Svolvaer après quelques heures de train, la traversée du fjord en ferry et une nuit passée en hôtel (histoire de prendre une dernière douche). Nous commençons donc la route direction Kleppstad. Le début du sentier se fait le long du Lille Kongsvatnet après avoir passer le pont au dessus du Straumen puis en direction d’une petite centrale électrique. Cette portion ne présente pas vraiment d’intérêt. Nous quittons le sentier pour entrer sur un vrai chemin. Celui-ci longe le lac de Stor Kongsvatnet. Certaines portions se font sur des chemins aménagés avec des planches surélevées qui ont pour but de protéger les zones humides, on retrouvera ce genre d’installation à de nombreuses reprises durant le voyage :
Les zones humides sont extrêmement fragiles, il faut éviter autant que possible d’y marcher.
Nous mettons du temps sur cette portion car la vitesse d’évolution n’est pas très élevée entre le poids du sac (plein de nourriture pour les prochains jours), le temps de se mettre en jambe et surtout pas mal de passage rocailleux, recouverts de mousse ou de sentier glaiseux. Nous sommes toutefois content de commencer vraiment le trek et de découvrir les Lofoten.
Nous arrivons finalement au niveau d’un petit bâtiment hydroélectrique auquel nous tournons sur la droite pour monter en direction du Damvatnet. On ressent bien le poids du sac sur les épaules dans la montée. Il doit être dans les 12h-13h, nous faisons donc un pause repas à côté du petit lac. Nous avons une vue superbe sur les lacs en contrebas, les montagnes et au loin la mer.
Nous devons ensuite rejoindre Vestre Nøkkvatnet, du bas nous sommes un peu étonné car nous n’arrivons pas à voir le chemin qui monte… nous le suivons dans les buissons pour arriver finalement au pied d’une canalisation d’eau qui descend du barrage au dessus. Nous comprenons donc qu’il faut la longer pour rejoindre le lac supérieur. L’ascension se fait à l’aide de cordes fixes ancrées sur la canalisation car la pente est raide surtout avec les sacs sur le dos.
Nous arrivons, au final, au lac après cette petite phase “d’escalade”. Le milieu a changé, il n’y a plus d’arbres juste de la lande rase. La vue est belle.
Le temps commence à se couvrir un peu et l’heure est déjà avancée. Nous cherchons à rejoindre un petit col qui nous permettra de descendre vers le fjord. Nous nous égarons légèrement car le sentier est peu marqué et je me suis trompé sur la position de la passe. Nous galérons dans la broussaille mais on arrive à l’endroit voulu. Il est environ 17h et vu d’ici il nous reste beaucoup de chemin, il faut descendre dans le fond du fjord; traverser une zone de marécages (d’après la carte) et longer le fjord sur 5-10km pour rejoindre Kleppstad. Vu l’heure on va pas pouvoir tout faire aujourd’hui, il va donc falloir trouver un endroit pour dormir près de l’eau car la vallée au fond va être trop humide.
Nous attaquons la descente mais le soucis c’est que sur cette partie du sentier,…il n’y a plus sentier. On aperçoit de temps à autre une trace de passage mais rien de fou. Je sortirai donc le GPS au bout de quelques hésitations afin de suivre le chemin. Une personne que l’on croisera plus tard nous à dit mettre quasiment 3-4h à descendre car elle s’était perdue plusieurs fois ou était tombée sur des barres rocheuses empêchant la progression. Dans tous les cas la fatigue commence à se faire sentir et le terrain, extrêmement glissant, n’aide pas.
Une fois le fond de la vallée atteint on constate bien que nous sommes dans un marais, on se dirige donc vers le bord de l’eau en suivant la trace. Cela fait 9h que l’on est parti, il fait moche il est « tard » (19h) et nous en avons un peu marre car on imaginait une première journée plutôt tranquille.
Nous sommes donc sur la trace au milieu des broussailles et dans la boue quand soudain nous tombons sur une cabane et en passant devant je note le “Open Cabin” placardé au dessus de la porte : Ô miracle c’est un refuge “public” ouvert à tous ! On va avoir un toit pour dormir ce soir ! La cabane est toute simple : deux banquettes, une table et un poêle mais c’est le grand luxe tout de même ! Nous nous installons pour la soirée, biens contents d’être au chaud.
Cela aura été une longue première journée, le temps aura été maussade mais sans pluies mais les paysages déjà beaux même avec cette météo. Nous n’avons croisé absolument personnes pendant la marche. A l’issue de cette journée nous décidons de changer un peu nos plans et de prévoir des journées plus courte en distance. On se dit également que l’on va zapper certaines parties de l’archipel pour se concentrer sur Moskenoya car cette île parait la plus riche.
Deuxième Jour : de la cabane magique à Haukland
Une bonne nuit de sommeil ! On reprend la route après un bon petit déjeuner, après avoir ranger et nettoyer et après avoir signé le livre d’or. C’est quand même bien ces cabanes publiques !
Le plan de la journée est le suivant : rejoindre l’E10, faire un coup de stop pour rejoindre les plages d’Utakleiv ou d’Haukland, on verra sur place où passer la nuit. On a choisi de ne pas parcourir Vestvagoy car d’après la carte c’est surtout de la zone humide relativement plate et on a envie d’autre chose. La météo est au soleil ce matin quand on remet le sac sur le dos.
Il nous faudra 1h30 pour rejoindre Kleppstad en longeant le littoral du fjord. Le chemin est sympa. On essaie de trouver un endroit stratégique pour le stop et ça a l’air de fonctionner car un couple s’arrête pour nous prendre au bout de quelques minutes. Ceux sont deux grimpeurs suédois qui passent un peu de temps aux Lofoten. Il y a beaucoup de voies possibles et bien sauvages étant donné le nombre de paroies qu’il y a. Ils nous déposeront à l’intersection entre l’E10 et la petite route qui part vers les plages (Leiteveien). On enchaînera sur un deuxième stop car la perspective de marcher sur la route pendant 2h ne nous enchante pas trop. Notre chauffeur nous déposera sur la plage d’Utakleiv. La plage est très belle et sauvage, il y a peu de monde, par contre ce jour là était assez venteux.
Nous voulions rester sur cette plage initialement mais entre le vent, le manque de point d’eau et aussi un panneau pas clair sur le prix de la nuit sur la plage, nous décidons de retourner par le chemin côtier vers Haukland. Ce chemin est sympathique et permet de découvrir la plage au fur et à mesure que l’on avance.
Haukland est une très jolie plage de sable blanc nichée dans une anse aux eaux cristallines. Cela donne très envie de s’y baigner si l’eau n’avait pas été aussi froide (mais nous avons vu certaines personnes se prêter à l’exercice tout de même). Derrière la plage se trouve un grand espace en herbe parfait pour poser la tente. Malheureusement le parking qui se situe derrière attire du monde et notamment pas mal de camping-car. Ce soir nous ne serons pas seuls mais la tente la plus proche doit être à 20m de nous, pas de quoi nous embêter. Aspect pratique intéressant : il y a des sanitaires sur parking qui offrent également un point d’eau facile. On pose donc notre bivouac juste derrière la plage à côté d’une table de pique-nique histoire de manger assis ce soir. L’entrée de la tente est face à la mer, il fait un grand soleil, la vie est belle.
Du haut de ses 489m, le Veggen qui se situe entre Utakleiv et Haukland est atteignable à pied depuis les plages et offre un superbe point de vue.
Cela aura été une petite journée, surtout niveau marche mais nous avions besoin de nous reposer suite au voyage et à la première journée de marche. De toute façon le but n’est pas de courir mais de profiter. Ce que nous ferons pendant l’après midi sur la plage au soleil.
Troisième Jour : de Haukland à Nusfjord
Réveil au son des vagues et sous le soleil par 68°N… Quel bonheur !
Le programme de la journée est relativement simple. Rejoindre Nusfjord pour y passer la journée et faire la randonnée jusqu’à Nesland. Le choix de cette journée relativement « pauvre » en marche se justifie par la météo du lendemain qui se sera pas super, nous préférons donc voir le village sous le soleil. Il faut aussi prendre en compte qu’il nous faudra obligatoirement faire du stop car nous devrons emprunter un tunnel (sans trottoir) pour changer d’île.
Nous levons donc le camp tranquillement de bon matin. Notre premier but est de rejoindre l’E10 au niveau de son croisement avec l’Offersøyveien juste avant le passage du tunnel. Nous ferons la route à pied, passage pas très intéressant avec des paysages relativement pauvres.
Nous arrivons finalement à l’embranchement avec l’E10, nous commençons donc notre mission stop.
Il nous faudra 1h30 dans le vent et après plusieurs désillusions pour qu’un couple de Norvégiens en balade s’arrêtent finalement. Nous leur demandons à la base de nous déposer au début de la FV807 qui mène à Nusfjord mais après leur avoir expliqué ce qu’était ce petit village ils décident d’y aller et nous y dépose. Parfait! La route est sympathique et on sent que les paysages deviennent de plus en plus montagneux.
Nous arriverons finalement à Nusfjord vers 13h. Ce village est dit être le plus vieux des Lofoten. C’est un ancien village de pêcheur reconverti en village musée et inscrit à la liste des « sites à protéger » de l’UNESCO. Nous voulions y aller mais nous avions peur que cela soit juste un attraction touristique où des Tour Opérateurs déversent des flots de touristes mitraillant de photo. Et bien non ! Nous avons été très agréablement surpris, il y avait peu de monde et le charme du village est intact. Celui-ci a été conservé dans le style « village de pêcheur ». Alors bien sûr il y a un magasin de souvenir mais il est « camouflé » dans le bâtiment de l’ancienne épicerie (on y trouve d’ailleurs quelques produits frais mais hors de prix!). Les Rorbus ont été aménagés en location très agréable (mais au prix Norvégien…) avec une vue superbe sur le fjord.
Les Rorbus sont des cabanes de pêcheurs montées sur pilotis et posée directement sur les rochers du littoral, les pieds dans l’eau.
Pour résumer tout cela, je vous conseille de faire un tour à Nusfjord, quelques rorbus ont été transformés en musée exposant d’ancienne embarcation ou du vieux matériel de pêcheur.
Nous récupérons les clés de notre rorbu, après avoir posé les affaires, nous décidons de faire la randonnée Nusfjord-Nesland qui est réputée.
Celle-ci part du bout du village et suit la côte jusqu’au hameau de Nesland. Le littoral est magnifique durant la balade surtout sous le grand soleil que nous avons aujourd’hui. On pourrai se croire dans le sud de la France avec cette eau cristalline. Une petite erreur de navigation fait que perdons un peu de temps à un moment. Au final nous ne ferons que la moitié de la randonnée afin de pouvoir profiter du village de jour. La balade est vraiment à faire, même en aller-retour si vous êtes en voiture.
De retour nous ferons un peu de barque sur le fjord ; le soir nous dînerons dans un restaurant du village et profiterons de notre rorbu douillé…
Quatrième Jour : de Nusfjord à Kvalvika
Premier jour de pluie ce matin. Le réveil est plus long que prévu surtout lorsqu’on est au chaud dans un vrai lit et que l’on sait que l’on doit aller marcher sous la pluie… On s’y met tant bien que mal.
On se retrouve donc sur la route à remonter vers l’E10 direction Kvalvika. Cette portion n’est pas agréable. On est le long de la route avec peu ou pas de place pour marcher, il y a peu de voitures mais pas mal de camion et bus. Le tout sous la pluie c’est pas folichon.
Une fois sur l’E10 on se fait prendre en stop par des locaux très sympa(encore une fois pas le choix car il y a des ponts routiers à passer). On voulait, à la base, juste se faire déposer à Ramberg mais le couple nous propose de nous déposer au pied de la rando ! Nos aimables chauffeurs sont originaires des Lofoten et y ont vécu toute leur vie. Aujourd’hui à la retraite ils profitent de leur journée pour flâner en voiture et redécouvrir leurs îles.
Ils nous déposeront donc au petit parking qui sert de départ pour la randonnée vers la plage de Kvalvika. Le sentier, bien balisé, est simple à suivre et n’est pas compliqué techniquement. Toutefois on passe par des zones détrempées surtout après la matinée pluvieuse.
Le chemin pour la plage commence par monter gentiment pour déboucher sur une sorte de col vers 200m d’altitude. Derrière, le sentier se poursuit sur la descente vers la plage dans un terrain plus rocailleux. Tout étant trempé, il faut faire attention car ça dérape. La plage se dévoile le long de la descente. Celle-ci s’étend sur deux anses séparées par une avancée rocheuse. A chaque extrémité se trouvent deux sommets fermant ainsi l’ensemble, au SO le Kjerringa (585m) et au NE le Ryten (515m). C’est somptueux, même sous le voile gris de ce début d’après midi. La première plage sous le Ryten doit s’étendre sur environ 500m, une étendue d’herbe courre tout du long parfait pour le bivouac. La seconde plage est plus petite et plus isolée. Elle est également un peu moins bien orientée vis à vis du soleil surtout le soir.
En tous cas le site est magnifique et parfait pour un bivouac comme on les recherche. Malheureusement, on trouve pas mal de détritus sur la plage, la majorité étant rejetée par la mer.
On s’installera côté SO de la première plage sous le Moltinden (600m) sur une jolie plateforme herbeuse bien plate et parfaite pour un bivouac.
Le temps est toujours maussade mais on sent que le soleil commence à vouloir percer. On en profite pour bouquiner et se reposer sous la tente. Pour ma part je sors faire un tour et tombe à 50m du bivouac (à côté du chemin) sur une cabane semi enterrée bricolée dans le creux de rochers. Cette plage est connue pour avoir “hébergée” deux surfeurs pendant un hiver, ils s’étaient construit une cabane directement sur la plage. Je ne sais pas si c’est celle-ci mais en tout cas elle a des airs de maison Hobbit avec sa porte ronde.
Le soleil percera finalement en fin d’après midi, la plage se transforme, c’est encore plus beau sous les rayons du soleil avec la légère brume d’embruns, l’atmosphère est paisible, sereine.
Nous décidons de monter en haut du Ryten en cette soirée afin de profiter de la lumière de soir. Le soleil se couchant vers 23h on a largement le temps. L’ascension commence au pied du petit cours d’eau qui descend du Ryten, c’est d’ailleurs le meilleur point d’eau de la plage. Vers 250m nous arrivons au petit lac qui se niche au creux de ce replat. Il faut alors prendre sur la gauche quelques dizaines de mètres après le lac. Nous sommes à peine à 300m d’altitude mais le paysage a déjà complètement changé : on se sent plus en montagne qu’en bord de mer vu la végétation.
La suite du chemin longe le bord de la falaiseet monte progressivement vers le sommet. Le point de vue principal se trouve un peu sous le sommet. La vue est absolument magnifique, surtout à cette heure avec la lumière rasante du soir. Ce sera l’un des plus beaux points de vue du trek avec le Reinebringen et l’Hermannsdalstinden. Nous profitons de la vue et du calme, il n’y a personne, nous sommes bien, c’est un beau moment.
Nous entamons la descente qui sera beaucoup rapide évidemment. Nous finirons la soirée en mangeant nos lyophilisés face au large toujours avec cette ambiance de plage du bout du monde. Cela ne fait que quatre jours que nous sommes ici mais Svolvaer et la France paraissent déjà bien loin.
Cinquième Jour : de Kvalvika à Reine
Réveil agréable au bord de la mer même si les montagnes alentours nous cachent le soleil. C’est donc un réveil frais ce matin. Nous rangeons notre bivouac et nous reprenons l’ascension vers le col. Les rochers sont un peu moins dérapant qu’hier. Nous arrivons rapidement au petit col, nous croisons déjà quelques personnes qui viennent faire l’ascension du Ryten.
Dernier coup d’oeil à la plage qui aura été un des plus beaux lieux du voyage. On continue sur la descente qui, elle, est toujours bien dérapante et humide. Le planning de la journée est de nous rendre à Reine, une fois sur place nous aviserons en fonction de l’heure.
Arrivés de nouveau au parking nous prenons direction Fredvang. Nous arriverons dans la petite ville en une petite heure de marche pas très passionnante sur la route. Nous faisons une petite pause juste avant la série de pont qui nous permet de rejoindre l’E10. On s’installe sur une aire de pique nique sans charme. Quelques minutes après cela un gros camion aménagé en van arrive. Nous commençons à discuter avec le conducteur qui est Norvégien. Après avoir exposé notre plan il nous propose de nous emmener car il va également à Reine. On accepte, on embarque donc après avoir manger un bout avec Ian (le conducteur) et son fils. Le bout de route que nous empruntons ensuite jusqu’à Reine est très beau. En tous cas le voyage est haut en couleur. Ian est un grand bavard et il a beaucoup d’histoire à raconter !
L’arrivée sur Reine est belle, la route passe d’îles en îles suspendue au dessus de l’eau. Reine est juché sur une petite presqu’île. Le village s’articule autour d’une place centrale avec des jolies maisons en bois et notamment un super café qui fait des cinnamon rolls délicieux et du bon café (juste à côté de la location de kayak)! On retrouve un ensemble de Rorbu/hotel qui forme un ensemble typique.
Ian nous dépose sur la place. Nous avions initialement loué un rorbu mais nous sommes en avance sur le planning et nous ne pourrons pas changer de nuit car ils sont complets. Nous essayons donc d’autres hôtels du coin (il doit y en avoir deux autres de mémoire) mais pareil, choux blancs. Nous sommes victime du succès de Reine.
Il nous faut un toit pour la nuit et il n’y a pas grandes possibilités de bivouac pour la nuit autrement. Au final on trouve le contact d’une habitante qui loue des chambres pour la nuit. On va donc la voir (c’est à 100m de la place) et coup de chance il lui reste une chambre !
On pose donc nos sacs pour la nuit. Sur place on fait la connaissance de Félicie, une Franco-Suisse qui passe un mois en solo dans les Lofoten. On débriefe les choses qu’on a fait/vu jusque là et on échange des conseils pour la suite. Le soir on dînera avec Ian, son fils et Félicie dans le resto de l’hôtel à Rorbu qui est pas mal. Ça sera notre dernière journée “véhiculée” on fera toute la suite à pied dans les montages.
Sixième Jour : de Reine à Bunes en passant par le Reinebringen
Une bonne journée en perspective, surtout qu’elle commence sous un grand soleil, il fait même chaud. On aura une chance insolente pendant toutes les vacances sur la météo…
Le programme est simple. Le matin direction le Reinebringen (448m) pour en réaliser l’ascension et ainsi admirer le point de vue le plus connu des Lofoten. Ensuite direction la plage de Bunes sur laquelle on rejoindra Ian, son fils et Félicie.
On part léger pour notre sommet de la journée. Le début de la rando se rejoint en suivant la route (direction Å) sur 200-300m. Le chemin est repérable par un panneau qui avertit de la dangerosité de l’ascension. Concernant ce panneau et différentes choses que l’on peut lire, je pense que le chemin est tout à fait praticable et sans autres dangers immédiats lorsque le temps est sec depuis quelques jours, par contre c’est que par temps humide ça peut devenir très glissant. Il faut noter que lorsque nous avons fait la randonnée (en 2016), un chemin était en train d’être construit afin de rendre la montée plus sûre.
Nous commençons la montée dans les arbres. Le sentier est bon et on s’élève rapidement. Il faut juste faire un peu attention à la direction que l’on suit car de « faux » sentiers mènent nulle part. Un peu plus haut la végétation s’éclaircit et la vue se dégage. On aperçoit la montée en zigzag jusqu’au petit col juste sous le sommet. Il fait très chaud, on est en sueur. La chaleur aux Lofoten est toute relative mais en tous cas on sent bien la différence avec les jours précédents. Nous arrivons au point de vue sur l’autre versant après cette longue montée . C’est vraiment superbe. On peut voir le village en contrebas mais également la route qui court le long de la côte et toutes les îles dans le lointain. Cela valait vraiment le coup de monter ici, la récompense en vaut la peine !
Nous prenons notre temps pour admirer la vue et nous balader le long de la crête. Il faut toutefois penser à redescendre car nous devons ensuite prendre le bateau pour Bunes.
Il faut faire un petit peu attention à la descente car cela peut glisser. On croise pas mal de monde qui montent. Certains, juste équipés de baskets ou de chaussures plates, luttent pas mal dans la boue…
De retour au village nous reprenons nos sacs chez notre logeuse et on se dirige vers le ferry.
Le ferry est un ancien bateau de pêche reconverti pour faire les allers-retours dans le fjord. Le voyage est agréable et surtout rapide. Nos compères, Ian et Félicie mettront, eux, 1h30-2h en kayak.
L’arrivée à Vinstad se fait par un petit ponton sur lequel une véritable foule de touristes attend pour le retour à Reine. Heureusement ceux sont des personnes qui fond l’aller-retour pour la plage dans la journée, il y a donc beaucoup moins de monde qui bivouaque sur la plage.
La marche vers la plage est rapide. On suit le chemin qui longe le bras du fjord et on tourne à gauche juste après le petit cimetière. Il suffit alors de monter en haut de la colline qui fait dans les 80m et on y est
La plage est grande et il y a l’embarras du choix pour poser la tente. Nous décidons de nous mettre plutôt vers la droite afin de nous isoler un peu. Bunes est surplombée par l’Helvetestinden, impressionnante face rocheuse lisse de 510m de haut. L’endroit est très beau et apaisant. La mer est assez éloignée car la plage est profonde. On trouve beaucoup de bouées échouées sur la plage au milieu de la végétation éparse. C’est encore une fois un magnifique lieu à découvrir.
Nous passerons la fin de journée à profiter de la plage et de ses variations au fur et à mesure des heures qui passent. Le soir venu, nous se serons rejoint pas Ian et Félicie mais également des Français, des Américains et d’autres Norvégiens. Nous passerons la soirée à discuter autour d’un feu avec le coucher du soleil qui n’en finit plus en toile de fond.
Septième Jour : de Bunes à la "Butte 448m"
Réveil à l’ombre en cette septième journée dans les Îles Lofoten. Mais il fait beau ce qui augure une randonnée au soleil.
Le but aujourd’hui est d’atteindre le sommet d’une petite butte à 448m sous l »Hermannsdalstinden (1029m) dont on fera l’ascension le lendemain. Normalement un petit ferry permet de se faire déposer à la station électrique de Forsfjorden mais d’après les infos que l’on a eu sur internet, le ferry ne passe plus cette année. Nous allons donc devoir faire le tour du fjord à pied. A posteriori on remarquera que les infos que l’on a eu n’étaient pas bonnes car on a bien vu au loin un ferry passer de Vinstad et aller à la station électrique.
Relativement proche sur la carte la station s’avérera plus longue à atteindre que prévue. Le chemin depuis Bunes est très mauvais et difficile. Pour le rejoindre il faut revenir à Vinstad et partir sur la droite avant d’arriver au niveau de l’embarcadère. Le chemin commence par suivre le fjord dans du terrain assez spongieux mais qui permet une progression rapide. Toutefois on arrive rapidement dans la partie « compliquée » : la majeure partie du chemin passe par un chemin qui se faufile dans des gros rochers recouverts de mousse et dans de la végétation dense. Les rochers moussus, en plus d’être glissant, cachent des trous recouverts de mousse… On passe donc la jambe à travers très facilement et là, on risque de se faire mal. On progresse donc doucement en tâtant avec les bâtons le terrain devant nous. Cette portion est interminable. La centrale électrique ne se rapproche pas et on galère vraiment longtemps.
Nous arriverons finalement à la centrale électrique un peu cassés par le fait d’avoir mis autant de temps à parcourir si peu de distance.
De la station nous prenons à droite en suivant la grosse canalisation. Le terrain est très boueux et glissant. On s’élève rapidement au dessus du fjord et la vue est belle.
On rejoint le lac de Tennesvatnet une fois en haut de cette montée relativement raide; de là on prend vers la droite pour rejoindre le sommet de la butte qui sépare le lac du Krokvatnet. Dans la montée nous croisons un vieux monsieur qui monte avec son chien (seule personne que nous croiserons aujourd’hui), nous découvrions en discutant avec lui que c’est le propriétaire de ces terres et qu’il rejoint sa cabane auprès du Krokvatnet pour y passer quelques jours avec des amis…
L’ascension de la butte est raide mais on arrive enfin à son sommet. Nous sommes bien fatigués… Nous trouvons un emplacement pour monter le camp. Tâche ardue car même si il y a pas mal de zones plates mais celles-ci sont des marécages pour la plupart.
Finalement nous trouverons un bon emplacement dont la vue embrasse le fjord et l’Hermannsdalstinden. Nous savourons ce beau lieu au soleil pour le reste de l’après midi.
Encore une bonne journée de marche même si peu de kilomètres ont été parcourus à vol d’oiseau. Demain nous ferons l’ascension du plus haut sommet de Moskenesoya.
Huitième jour : de la "Butte 448m" à Munkebu en passant par l'Hermanndalstinden
Nous nous levons ce matin sous un grand soleil. Direction le sommet de l’Hermanndalstinden (1029m) ce matin. Nous quittons le camp relativement tôt le matin après avoir pris un bon petit déjeuner. Nous partons léger, laissant la tente et les gros sacs derrière et ne prenant que le strict nécessaire pour l’aller-retour.
Le sentier commence par redescendre quasiment au niveau du lac pour ensuite remonter dans un chemin relativement étroit, boueux et bordé d’une végétation dense pouvant cachée certains trous par exemple. Nous croiserons un couple qui redescend et qui a dû passer la nuit plus haut.La vue se fait rapidement de plus en plus belle.
L’ascension est réputée difficile surtout par temps de pluie. Il n’y a pas de difficultés sur le début du chemin mais la section suivante peut faire quelques frayeurs si l’on n’est pas habitué à un peu d’air et de vide. Le chemin monte d’un coup assez fortement sur une arrête qui laisse pas mal d’air surtout sur la gauche. Des chaînes et des cordes ont été installées pour aider le marcheur. Nous y sommes passer alors que le terrain était sec mais je pense que faire cette portion sous la pluie peut être légèrement plus dangereux et dans tous les cas il ne faut pas se laisser impressionner par le vide.
L’avantage est que l’on prend vite du dénivelé.
Arrivé au cairn de la photo précédente le chemin part sur la droite. La végétation commence à se raréfier et à être rase. La montée se poursuit ensuite sur un chemin qui pourrait rappeler un sentier des Alpes. La vue est très belle et dégagée, ça promet pour la suite.
Sur la fin, le sentier se fait 100% minéral. Nous ne sommes même pas encore à 1000m et on se croirait à 2500m en France. Il ne reste que quelques lichens. Sur cette partie le chemin devient un peu moins visible et des points de peinture rouges donnent la direction. On arrive au final à une petite passe (très venteuse lorsque nous y étions) qui n’est pas encore le sommet.
Celui-ci se trouve quelques dizaines de mètre sur la gauche et est marqué par un poteau. Pour l’atteindre il faut passer par de gros blocs rocheux qui doivent être glissant si mouillés.
Encore quelques mètres et ça y est nous sommes au sommet. La vue est époustouflante, sublime ! On domine totalement la région environnante. A l’ouest, les Lofoten se jettent dans l’océan avec Vaeroy au loin. A l’est, l’archipel s’étend sur des dizaines de kilomètres, loin au sud on perçoit le continent. C’est absolument parfait ! Sûrement la plus belle vue que nous avons eu durant le séjour (avec le Ryten)…
Nous prenons le temps de savourer l’instant, seuls, bien à l’abri du vent.
Après ce moment de plénitude, nous décidons de redescendre. Nous croiserons quelques groupes de personnes en train de monter. Certains ne dépasseront pas le passage avec les chaînes et les cordes.
Une fois de retour au bivouac, nous nous accordons une petite pause repas avant de refaire les sacs et de partir en direction de Munkebu.
Le chemin est relativement simple pour s’y rendre.
Munkebu est un refuge qui se situe sous le Munken. Plusieurs spots de bivouac sont disponibles dans les parages. Le refuge en lui même n’est accessible que si l’on a les clés qu’il faut récupérer à Sørvagen auprès du DNT (Club Alpin Norvégien).
Le Munken est accessible à pied et offre un beau panorama de son sommet.
Concernant le bivouac, la zone est assez marécageuse, il y a des emplacements pour poser la tente mais pas tant que ça au final si on veut être au sec. Pour notre part nous choisirons de nous mettre sur les hauteurs pour avoir moins d’humidité. Nous avons une jolie vue sur le refuge avec l’Hermann en toile de fond. Nous finirons ainsi la journée qui aura été ensoleillée tout du long encore une fois.
Neuvième Jour : de Munkebu à Sørvagen
La nuit aura été humide… Munkebu est vraiment un beau lieu mais pas forcément le plus adapté à un bivouac.
Nous quittons donc la zone après avoir tout empaqueté encore une fois, direction Sørvagen pour un retour à la civilisation.
Le début du chemin ondule entre de petits sommets secondaire. On reste sur les hauteurs c’est beau même si le temps est plus maussade aujourd’hui. Nous entamons ensuite la descente qui sera progressive sur le début et assez raide à la fin avec quelques passages avec chaînes et cordes pour aider ; mais rien d’infaisable. Nous croisons un peu de monde qui monte certainement à Munkebu pour la journée.
L’arrivée sur Sørvagen se fait par le lac de Sørvagvatnet. La ville s’étend le long de l’E10. On y trouve deux supérettes bien pratiques après quatre jours en montagne. Pour la nuit nous choisissons de dormir dans du dur et nous prenons une chambre qui appartient au restaurant le Maren Anna. La chambre n’est pas extraordinaire en elle même voir même un peu austère… Mais nous souhaitions dormir dans un lit et surtout prendre une bonne douche bien chaude…
La journée n’aura pas été très chargée. Nous la finirons par une balade dans la ville et surtout un bon repas au Maren Anna qui sert une cuisine tout à fait excellente !
Certains guides proposent l’aller retour pour l’Hermanndalstinden depuis Sørvagen dans la journée. Je ne doute pas que ce soit faisable mais je pense que cela demande une bonne condition physique et surtout de voyager léger. De plus cela laisse peu de temps pour prendre le temps ce qui est aussi dommage. Une autre possibilité est de faire l’inverse de notre chemin : partir de Sørvagen et finir à Reine par le ferry ce qui est déjà plus envisageable en une journée.
Dixième Jour : de Sørvagen à Moskenes en passant par Å
Journée de transition aujourd’hui. Nous avons choisi de partir pour Væroy le lendemain, cette journée sera donc consacrée à la visite de Å et à du repos.
Rejoindre la petite ville de Å qui se trouve au bout de l’E10 est relativement facile et rapide depuis Sørvagen en suivant la route. Les paysages sont beaux le long du trajet et heureusement il n’y a pas trop de trafic. On longe le littoral non loin de l’eau en passant par de petit patelins locaux.
Å est un petit village musée au bout de la route. Nous avions peur que ça soit ultra touristique car il y a un grand parking à bus et que c’est assez connu. Heureusement il n’y pas pas foule. Nous croiserons Félicie juste à l’entrée du village qui faisait du stop pour retourner vers Svolvaer.
Nous commençons notre tour dans le village par acheter du pain et des Cinnamon Rolls avec un café dans la boulangerie de la petite place principale. Nous nous poserons ensuite près de l’eau profiter du soleil et des viennoiseries. Nous serons rejoint par deux groupes de français avec qui nous partagerons nos expériences des Lofoten.
Nous ferons un tour plus poussé dans le village. Cela n’est pas très long vu la taille de celui-ci. Le village est sympathique mais pas extraordinaire non plus si on le compare à Nusfjord.
Nous ne restons pas très longtemps finalement. Nous préférons aller vers Moskenes, prendre une place au camping et profiter de la fin d’après midi. Nous reprenons donc la route à pied dans la direction opposée.
Plusieurs belles randonnées sont faisables en partant de Å : l’une d’elles est la plage de Stokkvika en passant par le lac d’Ågvatnet, une autre belle randonnée est l’ascension de l’Andstabben (514m) à l’ouest du village.
Comme nous prendrons le ferry demain à Moskenes nous choisissons de passer la nuit au petit camping de « Moskesnes Camping As ». L’endroit n’est pas d’un charme fous mais nous pourrons prendre une douche, faire une petite lessive et prendre une bière sous le soleil couchant des Lofoten. La fin de l’après midi et la soirée passerons donc ainsi calmement. Demain nous quittons les îles principales des Lofoten en direction de Vaeroy.
Onzième Jour et Douzième Jours : Vaeroy
Avant de parler de Vaeroy en tant que tel, je souhaitais expliqué pourquoi nous y sommes aller. Premier élément nous avons été pris en stop par un couple qui avait passé quelques jours « inoubliables » sur la petite île, un autre couple d’autostoppeur qui nous avait pris était originaire des Lofoten et nous avait vendu Vaeroy comme « spéciale » dans le bon sens a priori ; enfin certaines photos et son isolement avait fini de nous persuader d’y aller. Nous verrons bien.
Pour rejoindre l’île, nous partons donc de Moskenes par le ferry qui rejoint ensuite le continent (en passant par Røst). La traversée se fait en une ou deux heures environ.
L’arrivée se fera dans la grisaille sur un débarcadère sans charme tout en béton… Il n’y a pas grand monde qui descend ni grand monde qui monte dans le ferry… Allons voir dans le village de Sørland ce qui l’en est.
La route vers Sørland est relativement triste et le village également … Il n’y a personne dans les rues et la grisaille n’aide pas … Nous faisons une pause au magasin du coin pour refaire le plein pour le bivouac de ce soir. J’essaie de discuter avec des locaux pour qu’ils nous donnent des coins sympa mais ils parlent pas très bien anglais et n’ont pas non plus l’air très motivés à nous aider…
Nous décidons de rejoindre la plage au bout de la route sur la côte nord non loin de l’aérodrome désaffecté qui accueille le « Midnight Sun Festival » durant le jour polaire.
La route passe par un petit col pour suivre ensuite un littoral sans grand intérêt. Le chemin est relativement long jusqu’à la plage. Nous y arriverons après qu’un local nous ait pris en stop pour aller plus vite.
La plage est sympathique : dans son dos se trouve des grandes falaises quasiment verticales sur lesquelles se forment les nuages. La plage s’ouvre sur l’océan avec une jolie vue sur l’extrémité des Lofoten. Il fait encore gris mais ça devrait changer. Sur la plage et dans les environs on trouve les traces du festival sous forme de sculptures de galets ou de bois, de grandes cabanes en bois sur la plage ou d’un faux bateau pirate échoué. Le tout est sympa et donne un côté plage de pirate perdue.
Nous passerons ainsi la soirée à nous balader sur la plage ou sur le chemin qui longe le littoral vers l’Ouest. Le soleil reviendra en fin d’après midi nous réchauffant ainsi un peu et permettant de sécher de l’humidité de la journée.
De nos onze jours cette journée est la moins sympathique pour l’instant. Nous verrons demain ce que nous réserve Vaeroy.
Le lendemain nous n’avons pas vraiment de plan. On souhaite rejoindre Sørland en coupant par un col au dessus de la plage et aller voir la fameuse vue du fer à cheval au passage.
Nous empaquetons donc tout notre matériel (pour la dernière fois) et on attaque la montée par le chemin bien visible qui mène à la passe. Celui-ci est raide mais pas compliqué et offre une jolie vue que la zone. De haut on peut voir aussi la petite ville de Sørland et la physionomie si particulière de Vaeroy avec sa grande plaine entourée de hautes falaises.
Nous voulions ensuite rejoindre le point de vue que l’on voit partout et qui permet d’admirer les falaises en fer à cheval. Malheureusement nous nous tromperons de coin en pensant que la vue était accessible depuis la station radio. En fait non il faut bifurquer sur la gauche à un moment mais nous n’avons pas vraiment vu de panneaux ni même de chemin clair. Donc grosse déception… ça plus le temps et l’ambiance générale de l’île nous sape un peu le moral. Nous décidons donc de rejoindre la ville et de trouver un hôtel. L’un des rares hôtels de l’île se trouvent dans la zone portuaire et n’a aucun charme. Nous devrons attendre pendant une heure que la réceptionniste arrive mais « heureusement » nous serons accompagnés par deux gars complètement saouls et relativement flippants dont nous arriverons pas à nous débarrasser jusqu’à ce qu’on ait la chambre !
Journée pourrie !! Vaeroy est spéciale mais pas dans le bon sens du tout … Une impression de misère, de lassitude se fait sentir partout. Beaucoup de personnes vivent ou vivaient ici de la pêche et sont au chômage… En tous cas nous sommes véritablement déçu par ces deux jours… Alors tout ça, est évidemment à prendre avec recul car c’est notre expérience et peut être qu’avec plus de soleil et de chance cela aurait été plus sympa…
Nous prendrons le ferry à la première heure le lendemain.
Treizième et Quatorzième Jours : Bodø et le retour
Le ferry entre Vaeroy et Bodø prend environ 5h et passe par Røst. De quoi profiter de la vue sur la mer. De retour à Bodø nous rejoignons l’Airbnb que nous avions réservé chez une norvégienne qui vit ici depuis 3ans. Nous passerons récupérer nos sacs laisser à la consigne à l’aéroport. La fin de journée sera surtout marquée par une grosse pizza chez Bjørk dans le centre ville.
Pour le retour nous prendrons deux avions avec une escale à Oslo. C’est plus rapide que le train… Bye bye Lofoten et la Norvège après ces deux semaines bien remplies.
Conclusions
Ce voyage aura été pour nous l’un des plus beaux que nous ayons fait. Définitivement dans le TOP 3 des plus belles destinations. Nous avions fait la Norvège des fjords l’année précédente mais les Îles Lofoten n’ont rien à voir avec le sud du pays. Ces montagnes avec les pieds dans l’eau sont vraiment uniques, magnigfiques. Nous y avons passé quatorze jours mais nous avions l’impression de n’avoir pas fait la moitié ou le tiers des possibilités offertes par ce terrain de jeu extraordinaire. Point positif supplémentaire : il n’y pas pas encore trop de monde et beaucoup de touristes restent le long de la route principale donc dès qu’on s’éloigne un peu on est seul.
Nous avons eu pendant ces vacances une chance insolente avec la météo : trois jours seulement de mauvais temps ! C’est extrêmement rare dans ces îles. De plus nous avons même eu des températures tout à fait confortables frôlant les 20°C.
Hormis les paysages et la météo on aura aussi rencontrer pas mal de monde très sympa, dans l’esprit baroudeur, « backpacker » ce qui est agréable pour échanger, partager.
Je conseille à 200% la visite des Îles Lofoten et surtout de prendre le temps de les explorer. Une chose est sûre on y retournera, je sais pas quand, mais on y retournera !
Quelques infos utiles :
- Le site à consulter avant de voyager aux Lofoten : Lien
- Le site de la météo Norvégienne : http://www.yr.no/
- Le site de la compagnie ferroviaire Norvégienne : Lien
- Un site d'infos générales sur les Lofoten : Lien
- Et notamment les ferry pour s'y rendre : Lien
[…] a plutôt un format TER. La ligne part de Luleå et file vers Narvik à l’entrée des Iles Lofoten, il y a donc beaucoup de randonneurs. Ces 4 heures de trains paraissent longues, on les passe à […]