10jours
de trek
176km
parcourus
12000m
D+
14cols
Ce n’est pas le GR le plus connu mais le GR54 n’a rien à envier au GR20 ou au Tour du Mont Blanc. Techniquement d’une part, les chiffres parlent d’eux-même : un peu moins de 180km et environ 13000m de dénivelé positif, 11 cols et une altitude moyenne de 1800m. Mais d’un point de vue scénique non plus, le GR54 n’a pas à rougir : on traverse l’un des plus beaux massif des Alpes, on passe par tous les étages montagnards, on croise Chamois, Marmottes et Vautours,… et cerise sur le gâteau, le chemin est bien moins couru que d’autres GR tel que ceux cités précédemment. En d’autres termes, le Tour de l’Oisans et des Écrins est superbe et sauvage et y randonner a été un bonheur pendant 10 jours.
Le GR54 et le Parc National des Ecrins
Le Tour de l’Oisans et des Écrins est une boucle qui parcoure ces magnifiques massifs au cœur de l’Isère. La diversité des paysages, leur beauté et leur aspect sauvage (surtout pour la partie Sud) font de ce GR l’un des plus beaux qui soit. Toutes les journées de marche sont ponctuées par le passage d’au moins un col, par des lacs de montagne ou des vallées majestueuses. En terme de difficultés, le GR54 n’est pas simple mais reste accessible au plus grand nombre car il est tout à fait possible de faire chaque nuit en refuge et donc de voyager léger. Pour ma part j’ai choisi le bivouac tout du long car ce format offre la plus grande liberté qui soit. Le fait de traverser des villages ou des bourgs au moins tous les deux jours permet également de ne pas avoir à prendre trop de nourriture sur soit et permet de varier les menus.
On parcourt le GR54 en grande partie dans le Parc National des Écrins. Cet espace de protection de la nature et des traditions montagnardes est à respecter comme un joyau. Le feu y est évidemment interdit ainsi que le camping. Toutefois le bivouac est autorisé entre 20h et 8h. Le mieux pour bien connaître les règles à suivre est de se rendre sur le site du parc, ce que je vous conseille avant le départ : http://www.ecrins-parcnational.fr/
Premier Jour : de Paris aux Ecrins
Nous sommes début juillet, c’est le jour du départ ! Enfin ! Comme toujours avant de partir en randonnée (et en vacances…) l’attente a été longue. Mais on y est ! Je rejoins Quentin, un ami, qui aurait dû m’accompagner sur tout le GR54 mais comme on le verra cela ne sera pas possible pour lui malheureusement. Pour se rendre aux Écrins rien de plus simple : un peu de TGV jusqu’à Grenoble et un peu de bus jusqu’à Bourg d’Oisans d’où nous débuterons le GR54.
Il ne nous aura donc fallu qu’une grosse matinée pour passer de la ville à la montagne. Sur place on complète notre réserve de nourriture avec un peu de frais pour les prochains jours et le midi. Le « début » du GR54 est facile à trouver, il se situe derrière le camping de la Cascade et commence directement par une petite montée dans les rochers (attention en cas de pluie ça peut être glissant je pense). Il fait super beau, voir même trop chaud et les prévisions météo sont au beau fixe pour les prochains jours…
On s’arrêtera sur les hauteurs de Bourg d’Oisans pour grignoter notre midi.
Le chemin continue ensuite de monter pour finalement déboucher dans le joli hameau de La Ville auquel on s’arrête 2min profiter de la fontaine publique ! Le GR54 continue ensuite en alternant chemins et passages goudronnés le tout en nous faisant passer par de petits villages typiquement montagnard. Encore une fois on profite des fontaines que l’on trouve dans quasiment chacun d’eux. Il fait très très chaud et les mouches sont nombreuses et bien agaçantes !
Le chemin redescend une fois le village du Rosay passé. On rejoint le torrent de la Sarenne au niveau d’un superbe pont en pierre romain. Nous sommes à présent sous le couvert de la forêt, il fait donc meilleur mais il y a toujours autant de mouches c’est fatiguant. On avait prévu de dormir dans ce coin mais la topologie ne s’y prête pas du tout et les mouches nous poussent à avancer, de plus il est encore tôt alors autant gagner du temps.
On longe ainsi le torrent sur pas mal de distance, petite pause boisson fraîche à une buvette et on continue.
Nous trouverons notre emplacement pour la nuit un peu plus loin, une grande étendue d’herbe assez plate et pas trop loin de la Sarenne. Les mouches sont un peu moins présentes. Il est l’heure de prendre notre petit repas du soir après une première bonne journée (entre le trajet et la marche) et on se couchera tôt.
Deuxième Jour : du Col de Sarenne au plateau d'Emparis
La deuxième journée commence glorieusement envahis par les mouches. On quitte donc rapidement le bivouac en direction du col de Sarenne (1999m). Sur le chemin on croise un berger qui conduit ses moutons dans un enclos. En continuant d’avancer deux patous surgissent de nul part et viennent vers moi, un devant, l’autre derrière, je ne fais pas le malin. Heureusement le berger les calme…
Les patous sont des chiens de bergers élevés dès leur plus jeune age au sein du troupeau. Ils se pensent donc « moutons » et feront tous pour les protéger. Faites donc attention lorsque vous approchez d’un troupeau non gardé car le patou peut être agressif malheureusement. Des « attaques » de randonneurs sont enregistrées chaque année.
La montée vers le col n’a pas vraiment de charme car elle suit une route. Il y a beaucoup de cyclistes. On fait une pause au refuge afin de boire un coup.
Nous entamons ensuite la descente vers Clavans-Les-Bas. Il fait déjà très chaud et Quentin commence à avoir les pieds dans un sale état à cause de ses chaussures. Il a des bonnes ampoules à chaque pied et a mal à chaque pas… C’est pas bon signe.
Nous prenons notre pause midi au début du chemin qui monte vers Besse. Il fait de plus en plus chaud et les mouches sont une plaie. Une fois à Besse on attaque une montée de 700m de dénivelé. C’est pas mal mais en temps normal ça passerait bien mais là avec la température accablante c’est franchement dur ! Quentin a de plus en plus mal aux pieds…
Par contre une fois en haut le spectacle est sublime : devant nous s’étale le Plateau d’Emparis, immense prairie verte qui n’est pas sans rappeler les Grandes Plaines Américaines d’une certaine façon, sauf qu’ici point de bisons mais des marmottes.
Je motive Quentin à avancer encore un peu afin de bivouaquer à côté d’un point d’eau. Ses pieds le font vraiment souffrir, ça m’inquiète pour la suite…
Notre emplacement pour la nuit est très beau. On est légèrement surplombant on a donc la vue sur tout le plateau. Juste à côté le « Rif du Coin » nous permet de nous rafraîchir et de laver un peu nos affaires…
La soirée se finit avec une fondue lyophilisée bien méritée et une armée de mouche pour nous souhaiter bonne nuit…
Troisième Jour : Du Plateau d'Emparis au Lac de l'Etoile
La journée commence par une mauvaise nouvelle : Quentin décide d’arrêter le GR étant donné l’état de ses pieds et la douleur qu’il ressent à chaque pas… Il va donc descendre jusqu’à La Grave et continuer en stop jusqu’à une gare. Je continuerai donc sans lui.
Nous sommes encore une fois chassés par les mouches ce matin. La montée au Col du Souchet (2365m) ne présente pas de difficultés et est vite avalée. Du haut le massif de la Meije se dévoile, beau et impressionnant.
La descente vers la Grave est jolie surtout grâce à la Meije (3983m) en face. Le GR54 passe également par quelques jolis village comme le Chazelet ou Les Terrasses. La Grave aussi est joli mais plus animé déjà.
Après la pause du midi, Quentin reste là et je continue… J’aurai préféré qu’il puisse continuer mais vu ses pieds c’est mieux comme ça pour lui. Je vais continuer seul mais c’est pas grave, ça donnera une autre dimension au GR.
Direction Villar-d’Arêne et plus loin Pont d’Arsine. Le chemin est plat et facile par contre il fait une chaleur étouffante… Je m’arrête quasiment toutes les heures boire 1L d’eau… Je suis trempé…
Mais bon j’avale du terrain et je me retrouve rapidement à gravir le chemin qui mène au Refuge de l’Alpe de Villar-d’Arêne. Je suis à accueilli par un troupeau de vaches.
Pour finir cette longue journée, durant laquelle j’aurai abattu pas mal de kilomètres, je me mets à la recherche d’un coin pour mon bivouac du soir (après avoir pris une petite bière au refuge quand même …).
Mon dévolu se jettera sur le Lac de l’Etoile car on y est un peu caché par rapport au sentier et surtout l’emplacement est superbe ! Une sacré journée qui fini et surtout une chaude journée ! J’aurai bu quasiment 7L !
Quatrième Jour : du Lac de l'Etoile à Vallouise
J’ai survécu à ma première nuit tout seul… En même temps le plus inquiétant en montagne, la nuit, c’est plus le silence qui règne que réellement les bruits alentours.
Je refais mon sac après un petit déjeuner rapide et j’attaque direction le Col d’Arsine (2348m). Au col il y a pas mal de marmottes mais les photos ne rendent pas bien…
J’attaque ensuite la descente. On suit le ruisseau du Petit Tabuc qui va grossissant au fur et à mesure. Le décor minéral laisse la place à des forêts de conifères. C’est un très beau paysage, il fait encore suffisamment frais pour en profiter et comme les jours précédents je ne croise personne…
Le chemin continue ensuite vers Le Casset et Le Monêtier-les-Bains. Je commence à croiser des randonneurs qui remontent vers le col. Le sentier commence à se « civiliser », il y a présent des cyclistes et on se retrouve dans des sortes de champs. Le tout a beaucoup moins de charme forcément…
Après une pause à Monêtier, j’embraye sur la montée vers le Col de l’Eychauda (2425m). Le début de l’ascension se fait heureusement à l’ombre sous le couvert de la forêt. Je croise quelques cervidés qui cherchent également la fraîcheur du sous-bois. La montée se fait en suivant le Torrent de la Selle, c’est sympathique.
Par contre, vers 2177m, on débarque sur une zone de télésiège et d’installation de sports d’hiver… ça casse toute l’ambiance. Le chemin est caillouteux et poussiéreux, tout est « maîtrisé », artificiel. C’est ainsi jusqu’au col auquel on trouve un lac de rétention pour la neige artificielle.
Je continue dans le Ravin des Neyzets, heureusement la vue est beaucoup plus sympa ici.
Les 600m de descente jusqu’à Chambrian font mal au genoux surtout si l’on compte les 800m de D- après le col d’Arsine… Pour couronner le tout j’ai droit à un saignement de nez bien abondant surement dû à la chaleur, à l’altitude et la déshydratation.
Je décide de continuer vers Vallouise pour ce soir et de faire une nuit en camping afin de prendre une bonne douche. Le problème c’est que Vallouise c’est pas tout près et que la route pour y aller c’est que du goudron globalement. Autant dire que c’est un calvaire pour les genoux…
Je me résous donc à faire un peu de stop pour économiser mes petites articulations… Un couple de Hollandais me prendra au bout de quelques minutes et, coup de chance, il loge au camping où je voulais aller !
Ils me déposent donc devant l’accueil, royal. Après avoir poser ma tente je m’octroie une vraie douche, la première depuis le départ ! En fin d’après-midi, je passe un peu de temps avec « Vinz » un autre randonneur qui fait le GR54. C’est un ancien gérant de bar à Paris qui a tout lâché et qui fait des randos depuis. On discute de tout ça autour d’un petit pastis bien mérité après cette longue journée encore une fois très/trop chaude.
Cinquième Jour : de Vallouise au Refuge du Prè de la Chaumette.
J’ai moins bien dormi cette nuit que les précédentes… Forcément dans un camping il y a un peu plus de bruit le soir qu’à 2300m d’altitude..
Aujourd’hui au programme : passage du Col de l’Aulp Martin, point culminant du GR54 avec ses 2761m. Ce qui donne un dénivelé de 1100 depuis le parking d’Entre les Aygues suivi d’une descente de 900m. Une journée sportive mais au bout de quatre jours complets, je commence à avoir la forme.
Comme je viens de le dire je commencerai la journée à Entre les Aygues car ce n’est que du goudron depuis Vallouise. J’arrive donc à me faire prendre en stop pour ces 8km.
Le début du chemin est très beau. On se balade en fond de vallée avec le joli torrent de la Selle à côté. Après quelques kilomètres on arrive à la Cabane du Jas Lacroix à laquelle se repose le berger et où je recharge en eau. Le site est charmant.
Le GR54 change rapidement de physionomie après la cabane. L’environnement devient de plus en plus minéral au fur et à mesure. Les 700m de D+ au dessus de la cabane se font bien sentir surtout qu’il fait déjà bien chaud.
La fin de la montée se réalise dans un environnement 100% minéral. Je pense que la roche est du schiste, ceux sont des sortes d’ardoises empilées très friables. Il faut faire un peu attention si il y a du monde au dessus. Je pense également qu’en cas de pluie le chemin doit être assez dérapant, prudence donc.
En tous cas j’arrive enfin en haut, très jolie vue. J’y croise un couple qui réalise le GR54 avec qui on papote un peu.
Le chemin traverse ensuite jusqu’au Pas de la Cavale (2735m). Il faut ensuite attaquer la descente vers le Refuge. La vue est belle. On croise pas mal de moutons qui se cachent derrière des rochers pour ne pas trop souffrir de la chaleur.
J’avale rapidement le dénivelé et je suis relativement tôt au Refuge du Pré de la Chaumette (1790m). Je profite du temps que j’ai pour manger une bonne omelette, une part de tarte et une bière, grand luxe ! Je passe ensuite une bonne partie de l’après midi à discuter avec le gardien. C’est toujours intéressant de discuter avec les gardiens de refuge, ils ont plein de chose à nous apprendre.
Plus tard dans l’après midi, le couple de tout à l’heure arrive également au refuge. On va ensuite chercher un emplacement pour bivouaquer. Le bivouac est autorisé à côté du refuge mais dans une zone précise, demandez simplement au gardien de vous l’indiquer en cas de doute. Malheureusement le terrain n’est pas très plat et surtout très herbeux (grandes herbes hautes) ce n’est pas le plus pratique. En soirée Vinz arrive enfin avec son énorme sac à dos qui doit être rempli à plus de 20kg.
Fin de journée toujours avec les mouches et gros dodo…
Sixième Jour : du Pré de la Chaumette à la Chapelle-en-Valgaudémar
Encore une sacré journée en perspective : trois cols à passer et pas mal de kilomètres jusqu’à la Chapelle !
J’attaque donc tôt mais le couple de la veille est déjà parti ! Le début du chemin se fait bien sans difficulté. J’enquille rapidement jusqu’au Col de la Valette (2668m) malgré le dénivelé. Dans la montée je rattrape mon petit couple qui prend son temps.
Après le col, on entame une descente bien pentu et constituée de cette roche en feuillets bien glissant, prudence donc surtout si il pleut !
Un petit peu de plat et on attaque le Col de Gouiran (2597m) qui se passe facilement.
La physionomie du terrain à beaucoup changée ces derniers jours, on est dans la partie sud du GR54 qui est beaucoup plus « montagnarde » en terme de « minéralité » et d’ambiance. Toute cette partie sera ma préférée jusqu’à la Muzelle.
Une fois le Col de Gouiran dépassé, on longe le « Vallon Plat » jusqu’au Col de Vallonpierre (2607m). Malheureusement trop pris par le chemin à parcourir j’ai un peu oublié de faire des photos ici mais c’est l’un des plus beau paysages des Ecrins que j’ai pu voir. La vue sur la face Ouest du Sirac (3441m) est saisissante et impressionnante !
La descente vers le Refuge de Vallonpierre (2271m) permet de profiter de spectacle. Le site du refuge en lui même est magnifique avec le lac et le chaos rocheux alentour, encore une fois je zappe les photos (…).
Je profite du lieu pour faire une pause omelette avant de continuer ma route.
Je pense qu’il y a une très belle rando à faire sur 2 jours en partant du fond de vallée puis en reliant le Refuge de Vallonpierre suivi de celui du Chabournéou
Suit ensuite la très longue descente vers la Chapelle en Valgaudémar, 1100m plus bas. De mon côté ça se passe bien jusqu’au Refuge du Clot mais ensuite les long kilomètres de plat me cassent les genoux. En plus de cela il fait toujours aussi chaud… La fin du chemin se fait en longeant des champs c’est moins sympa. Je suis toujours étonné de voir comment en quelques heures on passe de la haute montagne à la vallée. L’avantage de la marche est de vivre la transition en douceur.
Enfin arrivé à la Chapelle en Valgaudémar, je prends une place au camping municipal qui est très bien en terme de rapport qualité/prix. Une fois installé, direction la douche qui fera un bien fou ! Je profite de la fin d’après midi pour refaire des courses et aller faire un tour dans le village qui est très joli.
En fin de journée je retrouve Vinz qui reste également au camping pour la nuit par coïncidence. On se prend donc une petite bière ensemble afin de bien finir la soirée.
Septième Jour : de la Chapelle en Valgaudémar au Col de la Vaurze.
Demain, mon pote Ben doit me rejoindre au village de Désert-en-Valjouffrey, le soucis c’est que ce n’est pas loin du tout. Je vais donc devoir faire une petite journée ainsi que demain.
Pour le moment je plie bagage et je prends direction Villar-Loubière. Le chemin est aménagé et ne présente pas d’intérêt. Villar est un village de montagne typique et charmant. C’est de là que commence la vraie montée qui a pour première étape le Refuge des Souffles (1968m). Je prends mon temps mais les 900m de D+ se font bien et dans un beau décor.
L’emplacement du refuge est très sympa, légèrement boisé. Je prends le temps d’y manger un bout et de me reposer comme il est encore tôt.
Après cette longue pause je reprends la route vers le col. Après avoir discuter avec le gardien je décide de dormir dans le Ravin de Périnon vers 2050m. Le seul « soucis » c’est qu’il n’y a pas d’eau dans le coin je me ravitaille donc bien au refuge, au total j’emporte 4L pour ce soir et demain matin. Cela peut paraître beaucoup mais vu la chaleur c’est limite…
Le chemin est joli jusqu’au bivouac. Il tourne dans le fond de vallée à une altitude à peu près constante.
J’arrive donc rapidement à mon emplacement pour la nuit. Je m’installe sur la petite colline au sud du ravin. C’est un joli site, encore une fois il n’y a personne. Par contre les mouches et les taons n’ont pas oubliés d’être là… Pas étonnant étant donné qu’un troupeau de mouton paît dans le coin. J’espère qu’il n’y pas de patou …
Il est tôt j’ai donc tout mon après midi mais pas grand chose à faire. Je tourne en rond. J’ai bien essayé la sieste dans la tente mais le soleil est au zénith et il y fait trop chaud…
L’après midi passe donc ainsi, lentement. En début de soirée j’ai la visite du troupeau de mouton qui passe littéralement sur mon lieu de bivouac. Je joue donc au berger pour qu’elles n’endommagent pas ma tente en priant qu’il n’y ait pas de patou un peu trop protecteur. Je suis impressionné par le nombre de brebis blessées, parfois salement…
Ainsi se finit la soirée. Tranquillement dans mon petit coin tout seul… Je me sens bien.
Huitième Jour : du Col de Vaurze au Désert en Valjouffrey
Petite journée en perspective : je passe le col, je descend au Désert et j’attends Benjamin…
Je démarre donc « tard » en prenant mon temps.
La montée au col est sympa et pas trop difficile. D’en haut la vue est très belle, on aperçoit bien le Désert en Valjouffrey loin en bas, 1200m plus bas.
Après quelques minutes à profiter de la vue, j’attaque la longue descente. En soit il n’y a rien de vraiment compliqué mais les nombreuses pierres rendent la chemin un peu dangereux. Peu de temps après être arrivé au Désert, j’ai assisté à un hélitreuillage dans ce chemin. J’apprendrai plus tard que c’était une dame qui a pris dans la cuisse un rocher lancé à pleine vitesse : bilan une fracture du fémur… Le rocher a surement dû être « lâché » par un mouton en amont. Tout ça pour dire soyez prudent dans cette longue descente. Durant la mienne j’ai vu un nombre impressionnant de brebis avec les pâtes cassées.
Toujours est-il que me voilà arrivé au petit village. Il a un air de bout du monde j’aime bien. Il fait très typique. Je n’ai pas trop de news de Benjamin, je ne sais pas trop à quelle heure il doit arrivé car il y a eu des changements de trains et malheureusement le réseau passe très mal ici.
En attendant je me pose au petit bar « Les Ecrins » prendre un verre et recharger le téléphone.
Le temps passe et toujours pas de nouvelles… Je décide d’aller faire un tour pour trouver le coin bivouac du soir. Il n’y a pas grand chose comme emplacement sympa et à proximité du village. Je repère néanmoins un coin au nord du village en direction du Côte Belle.
Je retourne au bar et j’arrive enfin à capter un chouya de réseau qui me permet de recevoir une mise à jour de Benjamin : il y a eu un gros couac avec les trains et il n’est pas sûr de trouver un bus pour monter aujourd’hui au Désert … Aïe… De toute façon je n’ai rien d’autre à faire que de l’attendre. Je reste donc au bar et finalement je passe pas mal de temps à discuter avec le gérant qui est d’origine corse.
C’est finalement en début de soirée que Benjamin arrive, transporter en Entraigues et le Désert dans la benne d’une camionnette … Une image qui me restera de le voir arriver ainsi on se serai cru dans un film…
Pour la fin de soirée on se pose au coin que j’avais repéré, on mange rapidement harcelés par les moustiques et hop au dodo.
Neuvième Jour : du Désert-en-Valjouffrey à Valsenestre
Il fait légèrement humide ce matin en fond de vallon, on décolle donc rapidement du camp. La première étape de la journée est de gravir Côte Belle (2290m). Le chemin début en pente douce mais rapidement celle-ci se raidit. Pour ma part ça va pas mal comme ça fait neuf jours que je marche mais Ben lutte un peu étant donné que c’est sa première journée et que pour ne rien arranger son sac pèse bien lourd ! Mais on avance, tranquillement. De toute façon ça sert à rien de se presser on a le temps aujourd’hui.
Le « sommet » sera tout de même rapidement atteint et on s’octroie une bonne petite pause en haut. Nous y croisons une mère et sa fille qu’on retrouvera à la Muzelle ainsi que deux potes avec qui on passera la fin d’après midi.
La vue du haut est sympa ; au nord on aperçoit le col de la Muzelle qui est impressionnant vu d’ici.
Nous descendons ensuite vers Valsenestre. Dans le haut de cette partie on trouve quelques formations rocheuses intéressantes qui pourrait faire penser à des sculptures.
La suite de la descente se fait dans la broussaille. C’est long par contre et assez monotone au bout d’un moment… Sans compter sur la chaleur toujours aussi présente.
Arrivé dans le fond du vallon nous nous dirigeons vers le village mais on s’arrêtera avant près de la rivière pour se baigner un peu et laver nos affaires.
Il est encore relativement tôt. On tue donc le temps comme on peut à une table de pique-nique. D’abord que tous les deux puis rejoins par les potes du Côte Belle (un gars et une fille). On finit la soirée tranquillement avec eux.
Pour le bivouac pas le choix Il y a un espace obligatoire et nous respecterons la règle. Par contre il n’y a même pas un point d’eau ou quelque aménagement que ce soit. Il pourrait y avoir un effort de fait à ce niveau.
Demain dernière vraie journée de marche et dernier col à passer…
Dixième Jour : De Valsenestre au Lac de la Muzelle
Nous partons tôt pour faire la montée vers le col à la fraîche. On rejoint le GR54 où on l’avait laisser, un peu plus haut. 1100m à gravir avec un final qui est réputé un peu dangereux.
Le début monte doucement jusqu’au niveau de la Cabane du Ramu (environ 2100m sur le GR). Par contre ensuite ça se redresse fort et les lacets s’enchaînent jusqu’au sommet. C’est de la rocaille glissante mais ça passe à l’aise. Vu de bas le col est impressionnant. On monte chacun à son rythme. J’arriverai en haut en premier suivi de Ben quelques minutes plus tard.
La vue du Col de la Muzelle (2613m) est superbe ! Devant s’étend le lac niché entre les falaises et surplombé du la Roche de la Muzelle (3465m).
La descente vers le Lac de la Muzelle (2099m) se fait bien même s’il faut faire un peu attention aux chevilles car il y a beaucoup de cailloux.
Arrivés en bas nous nous dirigeons directement vers le refuge savourer une bonne bière bien méritée encore une fois ! Il est tôt on se prend donc également à manger et on savoure l’instant. On croise de nouveaux la mère et sa fille de Côte Belle et les deux de la veille.
Nous allons rejoindre une coin pour le bivouac pas trop tardivement car contrairement à la fois précédente où j’étais venu ici (Entre la Muzelle et le Lauvitel) il y a pas mal de monde étant donné que le lac est facilement accessible par la route…
Mais on se trouve un bon petit coin assez isoler avec une belle vue sur le lac. Dernier bivouac, dernière nuit en montagne…
Dernier Jour : Descente et Retour
Voilà c’est le dernier jour. Ce soir on sera à Paris…
On range tout une dernière fois et on attaque la descente le long du Ruisseau de la Pisse. C’est un joli chemin bien à l’ombre et embelli par les flots tumultueux du torrent. On croise pas mal de monde qui viennent passer la journée au lac.
Une fois en bas on rejoint rapidement Bourg d’Oisans en stop afin d’éviter une longue partie plate et réussir à prendre un train plus tôt.
La boucle est bouclée et le GR54 fini !
Pouf ! Nous voilà de retour à Paris en quelques heures alors que ce matin on était encore à 2000m dans un décor superbe. Fin de cette aventure, préparons la suivante….
Conclusions
Cela ne va pas être très original mais j’ai adoré ce GR. Comme je le disais en préambule il n’a rien à envier au GR20 ou au Tour du Mont Blanc je pense. Au contraire, le fait qu’il y ait peu de monde améliore encore l’expérience.
Les Ecrins sont définitivement l’un des plus beaux massifs des Alpes, je vous conseille vraiment d’aller le découvrir. Nombre des étapes du GR54 peuvent être réaliser sur une journée (en aller-retour) ça vaut le coup !
En plus des paysages on y croise Chamois, Bouquetin, rapaces et évidemment des Marmottes.
Comme tous les GR, le GR54 est parfaitement balisé donc pas de soucis d’orientation. On croise tous les jours un refuge on peut donc le faire sans tente en demi pension ce qui est encore plus confortable.
Le fait d’avoir marcher tout seul a également été un expérience intéressante que je réitérerai malgré tout c’est quand même sympa de partager les bons moments et c’est dommage que Quentin ait dû arrêter si tôt mais c’est pas grave ce n’est que partie remise !
Quelques infos utiles :
- Pour la préparation du GR54, je vous conseille l'excellent TopoGuide de la FFRandonnée : Topo Guide
- Toujours utiles le numéro du PGHM des Hautes-Alpes : 04 92 22 22 22
- Site du Parc National des Ecrins : http://www.ecrins-parcnational.fr/
Un grand merci pour ce récit captivant. Riche partage. J’y ai trouvé pas mal d’infos qui vont m’être utiles sur place.
Merci beaucoup pour votre retour et surtout content que mon récit vous ait plu.
Merci pour le récit au top et les infos qui me seront bien utiles pour le mois de juin prochain ! see you on the trail 😉
Merci pour ce récit plein d’informations utiles pour préparer mon itinéraire !